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Chronique grains du 7 novembre 2024

Commercialiser en temps de changement

Ce qui monte doit redescendre

Le marché boursier bénéficie d’une forte hausse attribuable à l’élection des républicains. Un vent de confiance envers l’économie est palpable, et la remontée de Wall Street est largement couverte par les grandes chaînes d’information.


À noter que notre secteur fait partie des secteurs dont la remontée boursière est la plus fragile. En effet, un des rares leviers dont pourrait disposer la Chine dans une potentielle guerre commerciale serait l’imposition de tarifs sur le soja américain.


De tels tarifs pourraient facilement faire baisser le prix des contrats à terme de 0,50 $/boisseau, et le maïs pourrait suivre « par solidarité » avec une baisse de 0,30 $/boisseau.


Le nouveau président entrera officiellement en fonction le 21 janvier. D’ici là, des conférences et des tweets pourraient influencer les marchés, mais nous n’attendons pas de mesures concrètes avant cette date, ce qui pourrait laisser place à une hausse de la volatilité sur les marchés.


Le portefeuille des spéculateurs est maintenant bien équilibré (neutre). Dans ce contexte « neutre », ils achèteront et vendront au gré des rumeurs et des nouvelles disponibles. Saisissez les opportunités!

En attendant, la Chine et le Mexique effectuent des achats massifs à l’avance, ce qui influe fortement sur l’offre et la demande et entraîne une réaction positive des spéculateurs.


Nous prévoyons que les contrats à terme de décembre (CZ4) pourraient évoluer entre 4,25 et 4,35. Cette vague d’intérêt, de la part des pays ciblés par une guerre commerciale, pourrait toutefois se dissiper de façon marquée lorsque les niveaux de réserves « pré-tarifs » seront atteints. Dès lors, un repli boursier serait à prévoir.


Base de prix à risque


Il est important de garder en tête que le sud du Québec et de l’Ontario exporte une quantité significative de maïs vers le nord des États-Unis. Des tarifs de l’ordre de 10 % à 20 % sur les commodités canadiennes pourraient empêcher ces volumes de maïs de traverser la frontière, ce qui augmenterait l’offre locale. Cela aurait un impact négatif sur les bases de prix.


Les bases de prix à l’exportation dans nos ports tendent à diminuer pour s’ajuster à la hausse du marché boursier, ce qui limite l’appréciation du prix « flat » autant qu’on le souhaiterait. Gardons en tête que les prix à l’exportation servent encore de référence cette année, et que plusieurs meuniers tentent même d’acheter en dessous de ce prix. Le bras de fer 2024-2025 a déjà commencé.


De héros à zéro


Avec les informations actuelles, il semble judicieux pour le producteur de profiter du climat actuel.

  • Les prix cibles sont atteignables aujourd’hui.

  • L’incertitude et le scénario de baisse massive envisagé pour cet hiver doivent être pris en compte dans sa stratégie de commercialisation.

  • Il serait avisé de commercialiser un certain pourcentage de sa récolte à des prix correspondant à un niveau de confort acceptable dès maintenant.


Nous avons tous vécu, ou connu quelqu’un qui a vécu, les effets néfastes d’attendre des prix « trop bons pour être vrais » et de devoir finalement vendre bien en deçà d’un niveau confortable. C’est pourquoi je recommande toujours de « faire une moyenne » tout au long de l’année, en tenant compte des informations disponibles et en agissant aux bons moments.


En espérant que cette analyse des marchés ajoutera de l’eau à votre moulin et vous aidera à prendre des décisions qui reflètent l’état actuel du marché.


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